Dossier Manga/Anime : Dragon Ball ドラゴンボール, 30 ans de culte capillaire (Part I) !!!
Aujourd’hui, je vais vous parler d’une œuvre qui compte énormément à mes yeux…puisque c’est grâce à elle que j’ai découvert et appris à aimer les mangas, l’animation japonaise et d’une certaine manière le monde étendu des arts-martiaux (même si j’y baignais déjà depuis tout jeune au sein de ma famille)… Je veux bien évidemment parler de Dragon Ball, le chef d’œuvre d’Akira Toriyama.
Le Manga ayant récemment fêté ses 30 ans d’existence, je me devais de lui rendre un modeste hommage tant il occupe dans mon cœur, une place qu’aucune autre œuvre ne pourra jamais occuper. Pour cela, j’ai donc préparé « à ma sauce », un petit dossier en 2 parties dans lequel j’aborderai les origines du mythe, sa place dans la pop culture et surtout, tout ce qui en fait un classique universel et incontournable.
Donc allons-y pour cette 1ère partie, je vais certainement dévier sur pleins de trucs en cours de chemin, mais l’essentiel c’est bien d’arriver au bout de la route du serpent. 😉
Les Japonais ont récemment élu Dragon Ball meilleur manga du Shonen Jump de tous les temps. (Personnellement, je n’aurais pas dit mieux ^^V .)
Le Shonen Jump étant pour info, le principal magazine (shonen) de prépublication hebdomadaire de la maison d’édition Shueisha.
Outre le fait de constater que les votants japonais sont assurément des personnes de bons goûts 😎 …le reste du top 5, étant composé de la dream team, One Piece, Gintama, Slam Dunk et Jojo’s Bizarre Adventure. Il est surtout intéressant de remarquer qu’en ce qui concerne Dragon Ball, pratiquement 20 ans après la fin de sa publication (5 juin 1995) et 30 ans après le début de sa parution (3 décembre 1984), l’œuvre est plus que jamais au centre de l’actualité de la sphère Jap’Animation / Manga, avec la sortie du film Fukkatsu no F, ainsi que de la nouvelle série animée Dragon Ball Super qui débutera en juillet prochain dans l’archipel. Mais avant cela, rendons tout d’abord hommage au géniteur de cette saga d’exception le légendaire (Roi Singe) Akira Toriyama.
A l’aube du milieu des années 80, au moment où Dragon Ball débute, Akira Toriyama est déjà un auteur très célèbre du Shonen Jump. Son précédent Manga, le génial Dr Slump publié entre 80 et 84, compte alors 18 volumes, une déclinaison en animé. Ses personnages sont si populaires à l’époque, qu’ils deviendront même des mascottes de parcs d’attractions en Asie. Parallèlement à cela, il est intéressant de remarquer que les ventes du Jump n’auront jamais été aussi élevé dans l’histoire du magazine, que durant les années où Toriyama y officia comme auteur régulier entre 80 et 95. Admettons toute de même, qu’il apparaît néanmoins assez évident que le succès phénoménal que rencontra l’éditeur à partir de la fin des années 70, n’est sans aucun doute pas qu’à imputer uniquement au célèbre mangaka, compte tenu des autres titres & auteurs légendaires qui s’y succédèrent à l’époque…mais Mr Toriyama y contribua quand même pour beaucoup.
Donc, outre Jojo de Hirohiko Araki (à partir de 87) et Slam Dunk de Takehiko Inoue (de 89-à 96) déjà cités plus haut, c’est aussi durant ces années là qu’on a pu découvrir les deux mangas phares de Tsukasa Hojo (Cat’s Eye de 81 à 84 & City Hunter de 85 à 91), mais également Cobra de Buichi Terasawa (de fin 78 à 84), Kinnikuman de Yudetamago (de 79 à 87), la saga Sannen & Highschool! Kimengumi de Motoei Shinzawa (de 80 à 87), Captain Tsubasa de Yoichi Takahashi (81 à 88), Hokuto no Ken de Tetsuo Hara & Buronson (de 83 à 88), Wingman & Video Girl Ai de Mazakazu Katsura (de 83 à 85 pour le 1er et de 89 à 92 pour le 2nd), Kimagure Orange Road de Imizu Matsumoto (de 84 à 87), Sakigake!! Otokojuku de Akira Miyashita (de 85 à 91), Saint Seiya de Masami Kurumada (de 86 à 90), Bastard !! de Kazushi Hagiwara (de 88 à 2000 puis transféré dans l’Ultra Jump), Rokudenashi Blues de Masanori Morita (de 88 à 97), Dragon Quest : Dai no Daiboken de Koji Inada & Riku Sanjo (de 89 à 96), Yu Yu Hakusho de Yoshihiro Togashi (de 90 à 94)…oui ça fait beaucoup de noms, mais j’avais vraiment envie de citer toutes ces légendes.
Non mais, vous vous rendez compte de toute la puissance artistique qui émane de tous ces génies, It’s Ultra Mega over 90000000000000000000000000000000000000000000000000000000 Thousand !!!!!!!!…comme dirait Bejita outre-Atlantique !! :))
Bref, maintenant que toutes les présentations sont faites et qu’on peut communément élever Mr Toriyama au rang sacré des Dieux du Manga (ou celui des Supaa Saiyajin Goddo, ça marche aussi) parlons maintenant des diverses influences de l’œuvre, qui contribuèrent en partie à faire son charme.
Le voyage vers l’occident, cela vous dit forcément quelque chose ? Eh bien Xi You Ji 西游记 (de son véritable titre) est un classique de la littérature chinoise, contant les aventures du Sun Wu-Kong aka le Roi Singe, aidant le moine bouddhiste Tripitaka à retrouver les sutras sacrés éparpillés de par le monde, aux côtés d’un cochon, un bonze des sables, ainsi qu’un des fils du Roi Dragon changé en cheval blanc. Récit mythologique incontournable du folklore asiatique jouissant d’une très grande popularité, c’est de cette histoire que Dragon Ball est très librement inspiré.
Le célèbre conte chinois n’en était d’ailleurs à l’époque, ni à sa première, ni à sa dernière transposition sous un autre média.
Citons parmi les plus connus, le magnifique film d’animation du Roi Singe (voir ci-contre), des frères Guchan & Laiming Wan sorti en 1965, dont l’histoire se situe avant les fameuses pérégrinations vers l’ouest, ainsi que les 4 films de la Shaw Brothers sortis en 1966. Citons également la très populaire série/drama Journey to the West sorti en 1986 et le génialissime diptyque cinéma A Chinese Odyssey de Jeff Lau en 1995 avec Stephen Chow dans le rôle titre. Stephen Chow dont la suite de carrière se tournera davantage vers la réalisation de Kung-Fu Comedy à forte influence Manga, comme en témoigne les films Shaolin Soccer en 2001 et Kung-Fu Hustle en 2004. En 2013 il revient de nouveau sur l’épopée du Roi Singe, en réalisant l’ébouriffante relecture Journey to the West : Conquering the Demons qui pulvérisa le Box-Off asiatique (Ayant à juste titre adoré le métrage, Toriyama en réalisa même le design pour l’affiche japonaise). La suite est d’ailleurs actuellement en préparation et devrait vraisemblablement sortir pour le nouvel an chinois de 2017. Stephen Chow n’en supervisera cette fois-ci que la production, tandis que Tsui Hark devrait y officier en tant que réalisateur !! Déjà que voir Shu Qi danser au clair de lune en reprenant la chanson love of the life time de la version 90’s, confinait déjà au divin dans ce 1er volet… Voir cette fois Stephen Chow & Tsui Hark Rule The World Together, là c’est pratiquement le fantasme ultime de tout fan de cinéma Hongkongais qui se réalise. (Si seulement Chow Yun-Fat pouvait se tromper de plateau (il interprète l’Empereur de Jade dans l’autre récent Blockbuster Monkey King avec Donnie Yen), pour se joindre également à l’aventure, on tiendrait certainement le film du siècle 😎 ).
Bon je m’égare un peu de nouveau, mais si je fais ce grand écart cinématographique avec l’œuvre de Toriyama, c’est parce que cette dernière en partage de nombreuses influences. En effet déjà sur Dr Slump l’auteur s’amusait très régulièrement à parodier bons nombres de classiques du cinéma. Et s’il y a bien un genre qui était particulièrement populaire en Asie fin 70’s début 80’s, c’était celui de la Kung-Fu Comedy. Et qui étaient les acteurs les plus associés à ce type de divertissement ? Eh bien Sammo Hung, Yuen Biao et bien évidemment Jackie Chan. Alors que dans les années 70, Bruce Lee popularisa les films d’arts-martiaux à travers le monde, Jackie Chan et ses 2 autres compères, donnèrent un second souffle au genre en alliant aux chorégraphies de leur combats, gags, cascades spectaculaires et interactions avec objets du décor.
Contrairement à un Tetsuo Hara qui puisera davantage ses influences dans les affrontements bruts à la Bruce Lee sur Hokuto no Ken, c’est plutôt vers ceux des Trois Dragons que Toriyama ira chercher son inspiration, du moins concernant la première partie de sa saga, pendant la jeunesse de Goku. (Anecdote amusante, dans le film My Lucky Stars de Sammo Hung sorti en 85, Jackie Chan y est justement déguisé en costume d’Arale (cf l’histoire des parcs d’attractions), l’héroïne de Dr Slump.) Chacun appréciant mutuellement le travail de l’autre, les 2 artistes auront finalement l’occasion de se rencontrer…la boucle est bouclée.
Pour ce qui est du reste, c’est à Mr Toriyama que reviennent les honneurs de nous avoir fait croire en cette formidable histoire, doté d’un style graphique singulier et ultra dynamique (j’aurais l’occasion d’y revenir) ainsi que d’une richesse dans le background de son univers, que très peu d’auteurs ont réussi à développer avec autant de simplicité, de finesse et de rigueur sur la durée. Maintenant que les origines et nombreuses ramifications entourant l’œuvre ont été passées en revue, je vous donne rendez-vous très vite pour la deuxième partie de ce dossier, où nous pourrons désormais entrer directement au cœur du Manga et nous replonger dans les grandes années de la Dragon Ball Mania !!
Merci de m’avoir lu,
En espérant vous avoir donné envie de lire ou relire ce Manga d’exception.
A très vite pour la suite !!
Sayonara Bye bye !!