Critique Film : Zu Warriors from the Magic Mountain 新蜀山劍俠 (Zu : Les Guerriers de la Montagne Magique), Between Yin & Yang !!!
Poétique, enchanteur, psychédélique, kitch, chaotique, envoutant et bien d’autres mots encore, pourraient qualifier cette fantaisie ultime (qui a dit Final Fantasy ?), à laquelle Tsui Hark nous convie. Zu Warriors from the Magic Mountain, c’est un peu comme entrer dans un rêve, à mi-chemin entre émerveillement et cauchemar, où la bascule entre Yin et Yang est instable, où le rationnel n’a pas sa place. Opaque dans son propos empreint de philosophie, à la fois zen, bouddhiste ou shintoïste, cette lutte manichéenne entre les forces du bien et du mal, en apparence bien simple, va vite se retrouver troublée par un élément qui va semer la zizanie au sein des deux camps préétablis…la magie. Ainsi, par le biais d’incantations, sortilèges, et autres possessions, nos vaillants chevaliers du ciel vont bien vite se rendre compte que le pire ennemi auxquels ils devront faire face, s’avèrera peut-être bien être, eux-mêmes.
Même après plusieurs visions, certaines zones d’ombres perdurent. Volonté de son auteur, tournage ou montage trop chaotique pour en affiner le propos (le film a eu droit à plusieurs versions)…il n’empêche que même sans avoir toutes les clés en main à l’arrivée, Zu demeure d’une richesse inestimable, tant sur le plan narratif, que visuel. Le film a bien souvent été considéré comme une sorte de Star Wars Hongkongais pour ses effets visuels (alors que cette année là, pour les aficionados de galaxie far far away…j’aurais plutôt tendance à conseiller la vision de Twinkle Twinkle Little Star, Méga OVNI garanti !!), Zu m’évoque ainsi pour ma part, davantage l’univers de Dark Crystal.
Décors enchanteurs, monde au bort de la rupture, magie, lutte entre le bien et le mal, les points communs que les deux œuvres partagent en apparence sont nombreux. Cependant, malgré une base de thématiques assez similaire, les multiples différences culturelles qui séparent les deux univers, font de chacune, une expérience aussi singulière, qu’inoubliable.
Le casting a lui aussi sa part de féérie à jouer sur le spectateur. Si le charismatique Adam Cheng y trouve assurément le rôle le plus emblématique de sa carrière (avec un faciès qui me fait un peu penser à Louis Koo) et Yuen Biao dans un rôle attachant de disciple pur et candide, sans oublier notre légendaire Sammo Hung (dans un double rôle à fort potentiel comique), c’est du côté de son casting féminin que l’envoutement auprès du spectateur va opérer.
Et c’est en la personne de l’extraordinaire Brigitte Lin Ching Hsia que cette envoutement va se personnifier. L’actrice qui a déjà connu une solide carrière taïwanaise au cours des années 70, compte en cette première moitié des 80’s, s’installer durablement dans le paysage cinématographique hongkongais. Sa rencontre avec Tsui Hark, sur Zu et All the Wrong Spies en 83, sera le tremplin qui fera non seulement d’elle, une actrice incontournable des années 80-90, mais également une véritable icône cinématographique de la fin du XXème siècle. Sa collaboration avec le réalisateur, se poursuivra ensuite au sein de la Film Workshop, avec des œuvres mémorables comme le désespérément inédit (à part à l’import) Peking Opera Blues en 86, les volets 2 & 3 de Swordsman en 92/93, ou encore New Dragon Inn sorti au cours de la même période.
Toujours côté féminin, les amateurs de girls with guns, seront également ravis d’y retrouver le visage si familier de Moon Lee, alors à ses débuts, dans un second rôle de caractère, assurément.
Notons aussi, pas mal d’apparitions de gueules bien connues des amateurs de films de sabres HK, comme Damian Lau, Norman Chu ou encore le réalisateur/chorégraphe Corey Yuen.
Bijou enchanteur de son temps, désormais œuvre culte pour l’éternité, Zu Warriors from the Magic Mountain, est un trésor du cinéma à découvrir et redécouvrir, qui ne pourra en aucun cas, vous laisser indifférent.
Merci de m’avoir lu,
Sayonara, Bye bye !!